Cette thèse a pour objet d’étude un sujet : les chiens. Après le phénomène des tamagotchis, la sortie du jeu vidéo Nintendogs en 2005 a créé un animal inédit : le chien virtuel « réaliste ». En tant que nouveau loisir, les jeux vidéo représentent aujourd’hui une industrie internationale puissante au croisement des arts d’une culture populaire : la bande dessinée, l’animation, etc. Plus généralement, la révolution numérique en cours dans nos sociétés témoigne de la place centrale des écrans et de la communication. Comment ces médias ont permis de redéfinir nos rapports aux chiens, ont influencé et éduqué notre perception du « genre animal », allant jusqu’à lui conférer une toute nouvelle dimension est la question soulevée par cette thèse. Nous avons eu recours à un large éventail de références médiatiques, allant du grand au petit écran, en l´occurrence du cinéma à la Game Boy, en passant par la publicité, des classiques de la littérature à l´album de vignettes autocollantes Panini, en passant par la bande dessinée, des œuvres célèbres dans le monde entier aux œuvres méconnues. Les multiples représentations du chien nous annoncent l’avènement du chien virtuel.En somme, le but est de comprendre l’histoire de l’illusion du mouvement, de l’illustration des livres à l’interaction avec un animal virtuel : faire l’archéologie du chien des jeux vidéo. Écrire une histoire du chien où la réalité et la virtualité s’entremêlent. - voir sur theses.fr
Cette thèse a pour objectif de lire à travers les médias hôtes que sont la littérature, la bande dessinée et le cinéma, la présence d’éléments picturaux au sein de fictions biographiques. Il s’agit d’une étude comparative qui considère l’art comme lieu de reconstruction mais aussi de conservation de l’histoire en général et de l’histoire artistique en particulier. De manière générale, les interactions entre le pictural et les autres arts prennent deux orientations. La première est la reconstitution du champ pictural et de son fonctionnement. Et la seconde orientation passe par la réappropriation des techniques et des moyens de création produisant des effets picturaux au sein des autres formes artistiques. L’insertion du pictural laisse donc entrevoir une tension entre le média qui recoit et la forme insérée et le résultat se partage entre opacité et transparence ; homogénéité et hétérogénéité du média hôte. - voir sur theses.fr
Ce travail s’attache à étudier les figures de la posthumanités en s’appuyant sur un corpus transmédial et transnational et à répondre à deux questions principales : Peut-on, au travers de la figure du posthumain, percer à jour les désirs et les angoisses de l’homme de ce millénaire encore naissant ? Comment l’expérience de pensée posthumaine, mise en mouvement par la fiction, questionne-t-elle la notion même d’humanité ?Dans un premier temps, il met en relief les liens existant entre la posthumanité et ce territoire homogène et récurrent dans le corpus, qu’on nommera à la suite d’Antonio Negri et Michael Hardt, l’Empire. Dans un second temps il s’intéresse à la plasticité du corps et de l’esprit posthumains, à la façon dont leurs multiples avatars se déploient à travers le temps ainsi qu’aux raisons qui sous-tendent cette extrême plasticité. Enfin, dans un dernier mouvement, il s’attelle à montrer que, loin de s’inscrire dans un imaginaire radicalement nouveau, le post-humain procède en fait du réagencement ou de la reconfiguration d’un imaginaire anthropologique déjà bien ancré dans l’inconscient collectif. - voir sur theses.fr
Cette étude s’interroge sur les conditions de possibilités et les modalités d’entrance des auteurs africains dans le champ de la bande dessinée européenne de langue française. La thèse procède à une approche sociologique en effectuant, en premier lieu, une analyse institutionnelle des conditions de production, de circulation et de réception, ainsi que de la sociabilité dans les contextes locaux, notamment dans les pays de l’Afrique subsaharienne francophone. L’examen des modalités de publication dans l’édition ou dans la presse, des associations d’auteurs, des festivals et d’autres initiatives de promotion, des possibilités offertes par le monde associatif et celui des institutions montre que les auteurs locaux ont à réaliser leur vocation artistique et leurs projets professionnels dans des milieux mal organisés et peu propices. Cet état de choses, certes, oblige les agents à mettre en œuvre leur plus ou moins grande habileté à s’y adapter et à le faire jouer à l’avantage de leur parcours professionnel, mais il pousse aussi de nombreux auteurs à considérer la publication dans le champ européen comme le but vers lequel orienter leurs efforts et leurs stratégies. La problématique générale de l’entrance est l’angle d’attaque de la deuxième partie, qui analyse au moyen de la théorie du champ élaborée par Pierre Bourdieu les trajectoires des quelques auteurs africains de B.D. qui ont réussi à atteindre une certaine légitimation de la part des institutions de la B.D. européenne, à savoir les congolais Barly Baruti et Pat Masioni et l’ivoirienne Marguerite Abouet, ainsi que quelques autres parcours significatifs. Les notions d’habitus, de stratégie, de périphérie, d’autonomie et d’hétéronomie, mais aussi d’antinomie ont permis d’éclairer ces parcours. La théorie des champs, qui met l’accent sur les conditions sociales relatives à la création, à la circulation et à la consommation des biens symboliques et sur les institutions impliquées dans la « mise en acte » de l’objet artistique-culturel pour en comprendre la position dans la société de référence, a été l’instrument qui a permis de saisir l’importance de plusieurs facteurs : l’impact du secteur associatif et des institutions internationales ; l’autonomisation comme seconde étape ou éventuellement comme phase décisive, déterminant l’entrance dès le début ; les « instances de légitimation » - voir sur theses.fr
Ce projet de thèse pour le Doctorat en Études culturelles, à l’Université Paul Valéry – Montpellier 3, présente le sujet de recherche « Les imaginaires de l’Amérique latine dans la bande dessinée européenne : les représentations des amérindiens (peuples et territoires) ». Nous développons surtout une problématique centrée sur le questionnement : comment l’imaginaire des amérindiens dans la bande dessinée rend compte des rapports de pouvoir -sociaux et symboliques- entre cette région et l’Occident (en tant qu’entité discursive), à partir d’une perspective idéologique sur les identités des peuples autochtones et des territoires de l’Amérique latine, de différents contextes sociohistoriques, des expériences de contact culturel et de la pratique d’auteurs très divers ? Dans le cadre d’un Doctorat en Études culturelles, l’approche théorique, afin d’analyser les imaginaires liés aux amérindiens dans la BD comme un objet culturel, est scientifique et pluridisciplinaire. Comme une représentation du réel, la BD est une reconstitution signifiante, une interprétation, donc il faut analyser comment cette reconstruction formelle produit ses effets de sens. Ainsi, notre étude se situe dans un champ de recherche multiple qui comprend des perspectives de l’Anthropologie culturelle et de l’imagination, de la Sociologie de l’art et de la réception, de l’Histoire culturelle et connectée, des Études postcoloniales , de la Sémiologie, de la critique littéraire et de son application sur la bande dessinée. Le sujet, le cadre interprétatif et la problématisation possible grâce au croisement de lectures nous permettent de proposer et de développer certaines lignes pour le travail de recherche : - Dérouler une analyse formelle du corpus des bandes dessinées, dont la détermination sera aussi objet de la recherche. Une telle étude tiendra compte des contextes de production et de réception des œuvres culturelles, de la variété de genres et de styles, ainsi que l’analyse des mécanismes rhétoriques et des stratégies de signification employées par les auteurs (comme reflet de leurs dispositions et leurs désirs). - Traiter les représentations des identités des amérindiens, ou d’une plus vague « indianité » au travers de la bande dessinée européenne. En conséquence, il faudra réfléchir aux processus de construction d’un imaginaire, aux différentes ères culturelles, à la classification des peuples amérindiens au cours de l’histoire d’Occident, de l’Abya Yala et de l’Amérique latine, aux géographies imaginaires montrées dans la BD et sur un effacement systématique de la spécificité des sociétés amérindiennes. - Etudier la dimension idéologique dans la représentation des contacts et des différences culturelles dans une sorte de géopolitique des peuples. À ce propos, nous pourrons analyser les rapports entre barbarie et civilisation, voire entre sauvage et colonisateur, qui construisent la trame de certains récits graphiques. De même, ce point motive des réflexions sur l’exotisme, sur le regard ethnographique, sur l’assignation identitaire et sur les stéréotypes. - Examiner l’influence dans la BD, des idées héritées des voyageurs et des explorateurs (militaires et scientifiques, artistes et touristes) sur l’Amérique latine, lesquelles sont devenues sources d’inspiration et de documentation, afin de perpétuer une invention constante de cette aire culturelle. Ce point ouvrira une réflexion sur la valeur des imaginaires tels que « le Nouveau monde », « l’Eldorado », « Le grand serpent », dans les présupposés sur les peuples amérindiens, présupposés qui agissent dans la construction de sens. - Exposer comment les imaginaires des peuples amérindiens dans la BD mobilisent aussi une circulation de savoirs lointains et permettent la monstration d’un choc ou d’un dialogue épistémologique entre des façons différentes de comprendre le monde, entre la raison et le mythe, entre la science et d’autres formes de la pensée. - Donner à voir les représentations des amérindiens dans les bandes dessinées des auteurs de l’Amérique latine, au travers desquelles nous trouvons une sorte de renversement, une réaction postcoloniale qui convoque des processus de resignification et de revendication. Cela nous permettra d’aborder la possibilité d’un nouvel imaginaire, crée à partir d’une autre perception de la réalité afin de produire d’autres effets de sens. - voir sur theses.fr
Depuis une vingtaine d’années, un certain nombre d’œuvres de bande dessinée font de la conscience, de la « psychologie », non plus simplement une dimension davantage approfondie ou développée qu’auparavant, mais un élément central d’un point de vue à la fois esthétique et thématique. Le renouveau éditorial mondial de la bande dessinée, et en particulier l’émergence de la catégorie éditoriale discutée du « roman graphique », s’accompagne de transformations thématiques, esthétiques et formelles dont font partie l’importance, le soin et la valeur accordés à la représentation de l’intériorité, des émotions, des pensées, de la perception - de tout ce qui entre dans le champ de la conscience. Ce phénomène va de pair avec une mutation des moyens de représenter cette conscience et avec des formes d’innovation, voire d’expérimentation, dans les codes et les moyens convoqués. Cette thèse a ainsi pour but de consacrer un travail long aux problématiques esquissées par les travaux récents sur la bande dessinée, en s’inscrivant dans la continuité de travaux de narratologie sur la représentation de la conscience (à partir de l’ouvrage essentiel de Dorrit Cohn, Transparent Minds), et dans celle des études transmédiales, dont l’approche s’intéresse aux effets spécifiques de chaque médium sur « le type de contenu qui peut être évoqué, la façon dont ces contenus sont présentés, et sur l’expérience que l’on en fait » (Werner Wolf, 2011). L’approche transmédiale implique à cet égard une révision importante des outils traditionnels de la théorie narrative. Ce travail de thèse souhaite ainsi évaluer la pertinence empirique des différents outils et propositions théoriques pour l’interprétation des œuvres, en particulier celle de concepts narratologiques centraux pour étudier la représentation de la conscience (niveaux narratifs, instance narrative, focalisation, notion de personnage, catégories de discours), dont le référentiel est initialement verbal et littéraire. Pour autant, cette thèse cherche à décaler une approche exclusivement narratologique de la représentation de la conscience en s’intéressant aux manifestations qui débordent le cadre narratif d’une part, et en mettant au premier plan le travail d’interprétation et de contextualisation de ce phénomène dans la bande dessinée contemporaine d’autre part. Dans ce but, le corpus retenu permettra de comparer plusieurs domaines linguistiques, éditoriaux et culturels, en particulier un domaine américain anglophone d’un côté, et un domaine européen principalement francophone, secondairement anglophone, italophone et hispanophone de l’autre. En mettant en regard des récits de fiction et des œuvres de non-fiction, pour la plupart autobiographiques, le corpus offre de surcroît la possibilité d’une mise en perspective générique, à côté de travaux qui ont balisé l’émergence de la bande dessinée autobiographique d’une part, et d’approches de la représentation de la conscience largement ancrées dans le récit de fiction. Le corpus étudié est principalement composé d’oeuvres publiées au cours des vingt-cinq dernières années, et pour la plupart assimilées à la catégorie éditoriale du roman graphique. Les oeuvres retenues se distinguent par leur choix de faire de la représentation de la conscience, sous différents aspects, un objet d’investigation ou d’expérimentation. Il s’agira donc de dégager ce que recouvre l’idée de représentation de l’intériorité en termes de valeur esthétique et littéraire, afin de caractériser plus finement un parti pris esthétique marqué dans la bande dessinée contemporaine récente. - voir sur theses.fr
Ce mémoire s’intéresse aux démarches de narration minimale dans le champ de la bande dessinée et plus particulièrement aux cas de détournements à partir d’oeuvres préexistantes : disparition des personnages, effacement du texte, etc.
Dans un contexte de crise du journalisme et du paradigme journalistique, la Revue Dessinée est un exemple unique, de part son média (La BD), de tentative de renouvellement. Sa démarche s’inscrit cependant plus largement dans un mouvement mondial de résurgence des genres narratifs, d’un questionnement de l’objectivité journalistique et d’un retour du temps long dans les médias, en opposition à l’immédiateté des médias mainstream.