Cette thèse porte sur la trajectoire éditoriale et artistique de la collection Vertigo créée en 1993 par DC Comics, maison d’édition états-unienne spécialisée dans la bande dessinée. Je me propose d’aborder Vertigo à travers l’apport des scénaristes britanniques employés par DC Comics depuis le milieu des années quatre-vingt. Leur rôle est en effet considérable, tant au moment de la fondation de Vertigo par la rédactrice Karen Berger que dans le succès ultérieur dont jouit la collection. La genèse de Vertigo met en lumière l’importance du phénomène appelé l’ « Invasion britannique », c’est-à-dire l’arrivée sur le marché états-unien de nombreux créateurs qui sont nés et travaillent à l’étranger pour DC Comics. Cette « invasion » révélera au public américain des scénaristes de tout premier plan tels Alan Moore, Grant Morrison ou Neil Gaiman, dont la série The Sandman est considérée comme un jalon majeur de l’histoire du média. La critique existante au sujet de Vertigo en général tend d’ailleurs à se focaliser sur la portion du corpus produit par les Britanniques, mais sans nécessairement prendre acte de cette spécificité culturelle. Le travail à mener est donc double ; d’une part, il s’agira de retracer une histoire du label en tant qu’instance productrice d’une culture médiatique particulière, qui s’inscrit dans un contexte socio-historique et repose sur les pratiques et les représentations de l’ensemble des acteurs (producteurs et consommateurs au sens large), eux-mêmes nourris d’une tradition qui préexiste à l’apparition de Vertigo. Il sera dès lors possible de prendre appui sur cette connaissance contextuelle pour interroger la poétique du label, et ainsi identifier les spécificités d’une « école » britannique au sein de cette industrie culturelle. - voir sur theses.fr
Au cours des années soixante et soixante-dix, des mouvements de contestation sociale, politique et culturelle voient le jour dans différents pays occidentaux. Les nombreuses similitudes que présentent ces mouvements, en dépit de leur éloignement géographique, conduisent à s’interroger sur la circulation de pratiques et d’idées contre-culturelles. La présente étude apporte une pierre à cet édifice en construction à travers l’analyse de la partie graphique de la revue « satirique et neurasthénique » El Papus, qui voit le jour le 20 octobre 1973. Le parti pris dans cette étude est de considérer que la contre-culture ne se manifeste pas uniquement dans sa dimension underground et que des formes d’expression empruntent les circuits de production et de diffusion classiques. Pour atteindre l’objectif assigné dans ce travail, le concept de « contre-culture » sera le point de départ de notre réflexion. Nous retracerons dans la première partie le contexte de diffusion de la contre-culture en Espagne et proposerons des pistes de réflexion pour comprendre comment les collaborateurs de El Papus se sont familiarisés avec de nouvelles idées et esthétiques venues de l’étranger, et tout particulièrement de France et des États-Unis. L’analyse que nous proposons dans la deuxième partie reposera sur un double objectif : montrer dans quelle mesure El Papus présente les caractéristiques esthétiques de la contre-culture (transgression, laideur et « mauvais goût »), et mettre en lumière la façon dont les collaborateurs de la revue se sont appropriés trois sources d’inspiration esthétique : la revue satirique française Hara-Kiri, le magazine américain Mad, et la bande dessinée underground américaine également. - voir sur theses.fr
Dans quelle mesure la bande dessinée peut-elle être un outil approprié dans le processus d’enseignement-apprentissage de l’espagnol comme langue étrangère ? À partir d’un panorama sur la réalité de la bande dessinée dans le cadre de l’enseignement et l’apprentissage des langues, j’ai développé les théories et les concepts nécessaires pour aller plus loin dans l’étude du fonctionnement de la bande dessinée et dans la réflexion sur la langue et sa didactique. J’ai mené une étude approfondie de cinq ouvrages représentatifs autour de la thématique « La bande dessinée et la mémoire iconoverbale du franquisme ». L’application d’une grille d’analyse didactique à partir d’un triple critère, médiagénique, linguistique et culturel a démontré l’intérêt d’une étude globale de la bande dessinée tenant compte de sa spécificité dans le cadre d’un programme de langue et de culture. La richesse éducative de ce médium ouvre la possibilité de rendre complémentaires l’enseignement linguistique et, transversalement, l’éducation artistique, littéraire, historique et culturelle ce qui enrichit indiscutablement le processus d’enseignement-apprentissage de l’espagnol langue étrangère. - voir sur theses.fr
Quelle place est accordée à la bande dessinée dans la discipline français (dans les programmes et dans les pratiques effectives, de l’école primaire au lycée) ? Que révèle cette place des représentations à l’oeuvre concernant la littérature scolaire et des enjeux de la discipline français ? Quelles compétences spécifiques l’exploitation de la bande dessinée en classe permet-elle de développer ? - voir sur theses.fr
De plus en plus d’auteur BD se lancent dans l’aventure éditoriale en solo : se passant d’éditeur ils décident de s’auto-publier, de s’auto-financer. Cela signe-t-il le déclin d’un système éditorial dit "classique" ?
Et si les super-héros n’étaient pas que des personnages en collants et costumes de latex combattant d’absurdes criminels à la force de leurs poings, mais un moyen complexe de réfléchir à la relation entre le citoyen et l’Etat, à notre positionnement dans la société, à notre conception de la démocratie ? Imaginer des aventures dans lesquelles les super-héros auraient tout pouvoir pourrait être perçu comme une manière percutante de repenser nos croyances politiques, morales, voire religieuses. Cette thèse explore donc, par l’analyse littéraire et graphique, les pistes de réflexion offertes, plus ou moins consciemment, par une dizaine de comics du « Modern Age ». - voir sur theses.fr
Cette thèse cherche à comprendre, en proposant une vaste exploration des traductions de la bande dessinée franco-belge depuis 1988, les stratégies employées par les traducteurs pour le marché anglo-saxon. Au cœur de notre étude, leur traitement de l’oralité et la relation, ou non, avec les stratégies employées par les traducteurs d’autres medias multimodaux, notamment le théâtre, pour reproduire des dialogues crédibles des personnages dans un texte cible. Au théâtre, comme constate le traducteur Edmond Cary : "La notion de fidélité doit-elle nécessairement s’appliquer à la forme sémantique d’un texte et lui sacrifier la vie de ce texte […] ? […] le souci est de ne pas trahir l’auteur quant à l’effet produit sur le public. Un contresens peut passer la rampe : une fausse note risque de faire de la pièce un four." (50-52, 1985) En effet, l’effet produit sur le lecteur était la préoccupation du regretté Kim Thompson, traducteur et éditeur chez Fantagraphics, qui a souligné, en 2010, son désir d’éliminer tout ce qui « sounds goofy or weird or whatever » (sonne étrange ou maladroit ou quelque chose de ce genre) dans ses traductions de bande dessinée. Mais ce désir est-il universel ? Notre hypothèse présume que, en fait, en traitant des textes sources en tant que prose, la fidélité à la forme et au sens littéral est préférée à l’adaptation à l’oreille du lecteur cible. Par conséquent, on peut dire qu’il existe une sorte de tyrannie des mots qui inhibe la cohérence des textes cibles et, par extension, la créativité des traducteurs et éditeurs.Cette thèse vise à analyser les observations faites par Sinagra dans sa thèse récente, prolonger nos propres recherches sur le rôle participatif du lecteur et l’aspect illusoire du média (Cf. « La traduction de l’illusion de son dans la bande dessinée », 2014), mettre en évidence la pertinence des textes théoriques sur l’adaptation d’œuvres dramatiques dans l’univers de la bande dessinée et ainsi l’éloigner du domaine cinématique, interviewer des professionnels du secteur, analyser le succès commercial des traductions sur le marché anglo-saxon et les implications pour l’avenir.Notre travail se déroulera en deux temps. D’abord, nous sélectionnerons des titres ayant gagné au moins une nomination aux prix anglo-saxons pour la bande dessinée étrangère et ayant été traduit par les traducteurs les plus primés du neuvième art (Kim Thompson, Alexis Siegel, Randy Lofficier, Edward Gauvin, etc.) Ce corpus fera alors l’objet d’une analyse qui évaluera la distance entre traduction littérale et adaptation, entre calque et réécriture totale, pour chaque texte. Ensuite nous demanderons au grand public anglophone, soit en interview soit en ligne avec un logiciel de sondage, d’évaluer des extraits pour leur cohérence en leur demandant de porter une appréciation. - voir sur theses.fr