L’intime et l’universel : parcours autobiographiques en bande dessinée
Mémoire
par
Clio - Levoyer
Sous la direction de Calle-Gruber, Mireille - Degenève, Jonathan
Master2011-2012- Université Paris 3- Littérature & linguistique françaises et latines
Paris- France
Mémoire traitant du phénomène assez récent de l’autobiographie en bande dessinée à travers quatre œuvres d’auteurs renommés : Lewis Trondheim et Guy Delisle. Ce travail replace les ouvrages dans la tradition littéraire de l’autobiographie et étudie également le parcours propre de ces deux autobiographes.
mots-clés : autobiographie ; intime ; universel ; autofiction ; Trondheim, Lewis ; Delisle, Guy
La bande dessinée s'est depuis quelques années emparée du matériau autobiographique et l'a décliné sous de multiples formes. Constitant en partie le renouveau récent de ce médium, ce genre est en effet devenu aujourd'hui un passage presque incontournable des auteurs les plus connus. Il représente une part importante des productions publiées dans un premier temps chez des éditeurs indépendants puis par la plupart des maisons d'éditions de BD. Au succès publique que rencontrent ces autobiographies (ou autofictions) s'ajoutent des qualités littéraires indéniables qui n'ont de cesse de questionner et de renouveler l'exploration du moi. Les deux auteurs qui vont intéresser cette étude sont à la fois populaires et importants dans le paysage littéraire français contemporain. Entre Approximativement et La Malédiction du parapluie et entre Pyongyang et Chroniques Birmanes, le dessin et le mode narratif changent pour donner lieu à des œuvres finalement très distinctes, même si elles conservent une unité que nous nous emploierons à étudier. Bavards, ces albums partagent équitablement leur charge narrative entre leur texte et leurs images. Ils sont à la fois intéressants de confronter le travail de ces deux auteurs (qui restent assez proches malgré les apparences) et de se pencher sur l'évolution de chacun à travers leurs différentes productions. Notre étude se focalisera sur un aspect de ces œuvres qui semble particulièrement s'imposer à l'esprit dès lors qu'on se penche sur elles : elles ont toutes deux la caractéristique de s'attarder sur un sujet restreint (un détail, un individu, le dérisoire) pour au final toucher à quelque chose d'infiniment plus global (le tout, la collectivité, le grave). Agissant comme des synecdoques restrictives, ces auteurs parviennent en effet, en partant du matériau autobiographique, à dépasser ce dernier et à y faire naître de l'universel.