l’artiste au cœur de son œuvre : l’omniprésence de Craig Thompson dans ses romans graphiques
Mémoire
par
Julia - Chiron
Sous la direction de Renonciat, Annie
master 12006-2007- Université Paris 7- Lettres, Arts et Cinéma
Paris- France
Ce mémoire porte sur l’autoreprésentation de l’auteur américain Craig Thompson dans ses romans graphiques.
mots-clés : autobiographie ; autoportrait ; Thompson, Craig
Craig Thompson, auteur américain, est au cœur de son œuvre. Dans {Blankets} (2003) et {Un Américain en balade} (2004), il varie les styles graphiques, allant du plus réaliste au plus symbolique pour se représenter, élaborant un portrait de ses humeurs, toujours en lien avec la narration. Chez cet auteur, l’identité en construction est au centre du récit et les différentes formes de représentation participent de la compréhension de l’intériorité de l’auteur-narrateur. {{Le réalisme ou pacte de sincérité}} _ Les genres littéraires auxquels renvoient les deux œuvres étudiées, l’autobiographie et le carnet de voyage, prônent la sincérité et donc le réalisme. Craig Thompson se dessine parfois en insistant sur des détails physiques : au plus proche de l’objectivité photographique, ces images permettent de confirmer la ressemblance du personnage dessiné et de l’auteur. Il est son propre modèle et son image devient une sorte de substitut de signature, garantissant au lecteur la sincérité inhérente au pacte autobiographique. {{L’autoportrait délégué}} _ On parle d’autoportrait délégué quand un artiste se représente avec des attributs qui ne sont pas les siens. Selon Omar Calabrese, il souhaite alors se donner les qualités du rôle endossé et manifester ainsi son identité par la présentation d’une « altérité ». Craig Thompson utilise parfois son image pour endosser un costume, véritable transformation métaphorique. Soulignant le propos, ces représentations ont avant tout un rôle diégétique. Elles mettent en valeur un message, qui, traduit visuellement, devient directement compréhensible au lecteur. {{Craig Thompson et ses avatars}} _ Craig Thompson utilise souvent le poncif de l’ange ou du démon pour extérioriser un dialogue intérieur. Cette méthode du dédoublement de soi est la mise en scène du « débat permanent avec soi-même ». En littérature, les procédés sont nombreux pour transmettre aux lecteurs les émotions internes des personnages. Dans son œuvre, Craig Thompson redouble de créativité pour se faire comprendre : il adopte notamment le style cartoon qui lui est cher allié à une iconographie religieuse plus classique. {{Le paratexte ou l’omniprésence de l’auteur}} _ Les limites de l’œuvre sont élargies par le discours de l’auteur qui s’adresse à un public plus vaste que son lectorat. L’épitexte est surtout favorisé par internet et notamment par les blogs. Craig Thompson replonge ainsi son public dans son univers intime : planches en cours d’élaboration, photographies personnelles, etc. Cette omniprésence de l’auteur devient une spécificité du traitement autobiographique de cet auteur.