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définir le roman graphique, du genre au format

Mémoire par Elisa - Renouil
Sous la direction de Berthou, Benoit
Master 22011-2012- Université Paris 13
Paris- France

Le roman graphique apparaît aujourd’hui comme un segment à part entière au sein du domaine du neuvième art. À la fois genre et format, il reste toutefois aujourd’hui difficile à définir. Ce travail de recherche s’attache à comprendre son émergence en tant que légitimation d’une bande dessinée littéraire et adulte comme sa généralisation dans les rayons des librairies et dans la production des éditeurs.

mots-clés : roman graphique ; édition indépendante ; Futuropolis ; Eisner, Will ; Spiegelman, Art ; Satrapi, Marjane

Le roman graphique, traduction littérale du graphic novel américain, est un genre né en rupture. Initialement contre les comic books, mais plus tard contre la bande dessinée franco-belge et, plus généralement, contre l'idée d'un média qui ne serait qu'enfantin et divertissant. Laissant la place plus grande à l'auteur, au créateur - qui n'hésite d'ailleurs pas à se mettre en scène, allant jusqu'à remplacer le personnage - il a pour principale ambition une plus grande liberté narrative et formelle. Son apparition comme sa cristallisation ne se sont pour autant pas faites simplement. L'édifice s'est construit par morceaux, par étapes, par initiatives discrètes et tentatives avortées - notons par exemple la collection "Autodafé" des Humanoïdes associés, la revue (À Suivre) ou encore le travail d'Etienne Robial et de Florence Cestac avec Futuropolis. Porté par les petits éditeurs de création, le roman graphique s'installe peu à peu et devient un genre à part entière de la bande dessinée. Les premiers grands succès commerciaux signent alors le début d'une certaine forme de généralisation. Le roman graphique et son format caractéristique trouvent une place dans les librairies généralistes, au sein des listes de remises de prix ainsi que dans les médias. L'après {Persepolis } démocratise le genre et l'ouvre à de nouveaux acteurs. Il va alors aller en se déportant vers de plus grandes maisons d'éditions. Apparaissent sur son marché les maisons généralistes, comme Denoël ou Actes Sud, ainsi que les grandes maisons historiques de bandes dessinées comme Casterman - qui l'avait quelque peu délaissé - Dargaud ou encore Dupuis. _ Changeant de logiques commerciales, le roman graphique va également changer de définition. De genre littéraire, il va apparaitre peu à peu comme un format, caractéristique d'une certaine bande dessinée, plus exigeante. C'est ce glissement sémantique, symptôme des industries culturelles comme du marché de la bande dessinée, que ce travail de recherche s'attache à développer et à comprendre.

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