amour
Quand on demanda à Yslaire les raisons du succès de Sambre, il répondit : « Il y a eu peu d’histoires d’amour racontées en bande dessinée. Sambre était pratiquement la première. (…) Ce n’est toujours pas un genre très visité. » (La Légende des Sambre, Glénat, 2003, p. 94).
Cette réponse est à la fois vraie et fausse. Vraie car, sauf sous la forme des romance comics et, plus récemment, des shôjo mangas, la bande dessinée n’a justement pas érigé la catégorie des « histoires d’amour » en genre, à côté du récit historique, fantastique, policier ou de super-héros. Vraie aussi pour la simple raison que, dans l’espace francophone, la production s’est longtemps adressée prioritairement à l’enfance et que la sous-représentation des personnages féminins y était de règle. On ne peut, par ailleurs, qu’être frappé par le nombre d’ouvrages (essais ou « beaux livres » à l’imagerie racoleuse) consacrés à l’érotisme dans la bande dessinée (c’est alors la production moderne pour adultes qui est concernée), alors que le thème de l’amour, lui, n’a guère été étudié en tant que tel.
Yslaire se trompe pourtant, dans la mesure où, depuis un quart de siècle, l’amour tient une place de plus en plus importante dans les fictions dessinées. Il est, par exemple, le thème obsessionnel d’un Bastien Vivès, depuis les albums qui l’ont révélé, Le Goût du chlore (2008) et Dans mes yeux (2009). Mais on n’aura garde d’oublier que Töpffer déjà, dans l’histoire des Amours de Mr Vieux Bois (1837), s’était attaché à peindre un coup de foudre et une passion aveugle. Le héros, longiligne et sec comme son nom l’indique, s’enflammait pour une inconnue rencontrée à la promenade. Pour les beaux yeux de « l’Objet aimé » (qui restera anonyme et muette), il se métamorphosait en une caricature d’amoureux transi, passant de la plus grande exaltation au plus profond désespoir. Quelques décennies plus tard, le Sapeur Camember de Christophe courtisait et finissait par épouser la bonne et cuisinière du colonel, Mam’selle Victoire, ce « soleil resplendissant de toutes les vertus domestiques ».
Quand on demanda à Yslaire les raisons du succès de Sambre, il répondit : « Il y a eu peu d’histoires d’amour racontées en bande dessinée. Sambre était pratiquement la première. (…) Ce n’est toujours pas un genre très visité. » (La Légende des Sambre, Glénat, 2003, p. 94).
Cette réponse est à la fois vraie et fausse. Vraie car, sauf sous la forme des romance comics et, plus récemment, des shôjo mangas, la bande dessinée n’a justement pas érigé la catégorie des « histoires d’amour » en genre, à côté du récit historique, fantastique, policier ou de super-héros. Vraie aussi pour la simple raison que, dans l’espace francophone, la production s’est longtemps adressée prioritairement à l’enfance et que la sous-représentation des personnages féminins y était de règle. On ne peut, par ailleurs, qu’être frappé par le nombre d’ouvrages (essais ou « beaux livres » à l’imagerie racoleuse) consacrés à l’érotisme dans la bande dessinée (c’est alors la production moderne pour adultes qui est concernée), alors que le thème de l’amour, lui, n’a guère été étudié en tant que tel.
Yslaire se trompe pourtant, dans la mesure où, depuis un quart de siècle, l’amour tient une place de plus en plus importante dans les fictions dessinées. Il est, par exemple, le thème obsessionnel d’un Bastien Vivès, depuis les albums qui l’ont révélé, Le Goût du chlore (2008) et Dans mes yeux (2009). Mais on n’aura garde d’oublier que Töpffer déjà, dans l’histoire des Amours de Mr Vieux Bois (1837), s’était attaché à peindre un coup de foudre et une passion aveugle. Le héros, longiligne et sec comme son nom l’indique, s’enflammait pour une inconnue rencontrée à la promenade. Pour les beaux yeux de « l’Objet aimé » (qui restera anonyme et muette), il se métamorphosait en une caricature d’amoureux transi, passant de la plus grande exaltation au plus profond désespoir. Quelques décennies plus tard, le Sapeur Camember de Christophe courtisait et finissait par épouser la bonne et cuisinière du colonel, Mam’selle Victoire, ce « soleil resplendissant de toutes les vertus domestiques ».
Dans la bande dessinée, chaque tranche d’âge a ses héros amoureux, même les enfants. Little Nemo flirtait avec la princesse du Slumberland (McCay ne manquait pas, chaque année, de mettre l’amour en exergue la semaine du Valentine Day), Charlie Brown était épris de la « petite fille rousse », et Titeuf en pince grave pour Nadia.
Avant de changer l’orthographe de son nom, Bernard Hislaire s’était fait le chantre des amours adolescentes dans Bidouille et Violette (de 1978 à 85 dans Spirou), série à la tonalité romantique et « mélancomique », très nouvelle dans le contexte de l’hebdomadaire belge d’alors. Le dessinateur y abordait des questions comme la timidité, les complexes liés au physique, voire la conscience de classe (le père de Bidouille tient une baraque à frites), puis avait imprimé à son intrigue un tour dramatique.
D’autres auteurs, depuis, se sont attachés au thème du premier grand amour. Dans un contexte fictionnel, pour Stassen et Lapière dans Le Bar du vieux Français ou pour Julien Neel dans Lou (à partir du tome 5), ou à travers le prisme de la confession autobiographique, comme dans Blankets (Manteau de neige), de Craig Thompson, où l’Américain relate ses premiers émois. Lors d’une classe de neige organisée par la paroisse, il rencontre la jolie Raina. L’album évoque avec beaucoup de pudeur et de sensibilité ce premier amour vécu comme un éblouissement, insistant sur le conflit entre une éducation religieuse fondamentaliste et l’éveil à la sexualité. N’oublions pas non plus le Grand Duduche, le lycéen archétypal de Cabu, amoureux de la fille du proviseur.
Les amours adolescentes occupent une place prépondérante dans les shôjo mangas, qui s’adressent aux jeunes filles (même si les garçons ne dédaignent pas toujours de les lire) et qui sont généralement écrits et dessinés par des femmes. Ces histoires romantiques, où le happy end est de rigueur, sont souvent situées dans un cadre scolaire. La hiérarchie sexuelle, très accusée dans la société japonaise, tend à être fortement atténuée dans le shôjo, ce qui est l’une des raisons de son succès auprès des lectrices.
La question du genre et de l’identité sexuelle a toujours été posée dans le shôjo, puisque l’œuvre à l’origine du genre, Ribbon no kishi, d’Osamu Tezuka (Princesse Saphir, 1953) avait un personnage principal qui, possédant un cœur d’homme et un cœur de femme, changeait de sexe en fonction des circonstances. Par la suite, Moto Hagio, Ryôko Yamagishi et Keiko Takemiya créeront un sous-genre particulier, le shōnen-ai ou yaoi, dédié aux relations amoureuses entre jeunes adolescents masculins homosexuels (décrits comme des garçons ayant une âme de fille), au « boys love ». Dès 1979, le magazine June était entièrement consacré à ce thème. Le sujet, manifestement, passionne le lectorat féminin hétérosexuel et constitue probablement l’apport le plus spécifique du shôjo.
Pour une œuvre d’auteur moins formatée, on pourra se tourner vers les albums de Kiriko Nananan, en particulier Blue, sur la relation amoureuse de deux lycéennes, Everyday, description amère de la fin d’un couple, Amours blessantes, sur la recherche de l’âme sœur, ou l’anthologie Fragments d’amour.
Les héros adultes de la bande dessinée franco-belge traditionnelle, s’ils sont à peu près systématiquement célibataires, ont néanmoins été quelquefois confrontés à l’amour. Tintin et Haddock, Astérix et Obélix, Spirou et Fantasio, Blake et Mortimer… il est rare qu’une femme s’immisce entre ces fameux couples d’amis inséparables. Moulinsart, Champignac ou le Centaur Club sont des phalanstères masculins. Mais Goscinny et Uderzo ont enfreint la règle dans Astérix légionnaire (1967), où, au premier regard, Obélix tombait raide amoureux de la ravissante Falbala ‒ hélas déjà fiancée. Astérix se mettait aussitôt en devoir de l’aider à surmonter une timidité paralysante…
Dans sa vie diurne, Gaston Lagaffe parut longtemps ignorer que sa collègue de bureau, Mademoiselle Jeanne, était folle de lui. Une idylle pourtant s’esquissa au fil du temps, quoique toujours platonique. C’est dans ses rêves ou rêveries que Gaston franchit le pas : de façon récurrente, il se retrouve avec « M’oiselle Jeanne » sur une île déserte, où il est plus facile aux deux tourtereaux de dépasser leurs inhibitions et même d’entreprendre la construction d’un nid « à la façon des marsupilamis » !
Le même dessinateur, André Franquin, avait introduit dès 1953 dans les aventures de Spirou le personnage de Seccotine, journaliste d’investigation toujours en quête de scoop (c’est à elle qu’on doit le premier reportage sur le marsupilami et la découverte du fameux nid). Jamais, pourtant, il n’ébaucha la moindre romance entre Spirou et elle. Ses successeurs, eux, n’auront pas la même retenue. L’attirance de la jeune femme pour Spirou est explicite dans Machine qui rêve, de Tome et Janry (1998). Mieux : dans Le Tombeau des Champignac, de Tarrin et Yann (2007), en suivant un riche Asiatique, elle inflige au héros son premier chagrin d’amour.
Corto Maltese a rencontré nombre de femmes au cours de ses aventures et nul ne doute que plus d’une aura succombé au charme du beau marin solitaire. Mais Pratt ne s’appesantit guère sur la carrière amoureuse de son héros. La relation à laquelle il prête le plus d’importance est celle, platonique, que Corto développe, dans La Ballade de la mer salée, avec la jeune et belle Pandora Groovesnore, son « bijou romantique ». Il ne cessera de penser à elle avec une grande nostalgie, et l’annonce de son mariage le plongera dans une profonde mélancolie. Une fois au moins, Corto aura véritablement été amoureux.
Les circonstances n’auront pas permis à Corto et Pandora de donner libre cours à leur attirance. Mais d’autres couples d’amoureux ont connu des sorts bien plus problématiques. Sambre, d’Yslaire, est une variation sur le thème classique des amours maudites, du couple fatal (dont les exemples les plus fameux sont Tristan et Yseult puis Roméo et Juliette), Bernard, l’héritier d’une grande famille bourgeoise, s’éprenant de Julie, une sauvageonne, fille de prostituée, dont les yeux rouges trahissent l’appartenance à une « race maudite ». De ces amours contrariées, impossibles, la bande dessinée a proposé d’autres illustrations. On se souvient de la liaison de Mike Blueberry avec la troublante et vénéneuse Chihuahua Pearl, rendue explicite dans l’album intitulé Arizona Love (1990). Tout conspirait à l’échec de la relation entre le lieutenant intègre et l’aventurière vénale. Dans Julia & Roem (2011), Bilal transposait Roméo et Juliette dans un contexte post-apocalyptique, allant jusqu’à citer des fragments du dialogue shakespearien. L’attirance partagée par les deux jeunes protagonistes devenait, selon les dires de l’auteur, « l’élément moteur d’une sorte d’épreuve que la Terre impose » aux survivants. Citons également Nadège et Cassian, deux jeunes apprentis sorciers, dans L’Ancien Temps, de Joann Sfar. Le jeune homme poursuit la belle de ses assiduités, mais elle passe son temps à le fuir. Pour la séduire, il devra se métamorphoser en héros. Les conversations sur l’amour occupent une place non négligeable dans le cours du récit.
Au tournant des années cinquante, un genre fit fureur aux États-Unis, celui des romance comics (ou love comics), comic books romantiques destinés à un lectorat féminin. Seulement, le titre inaugural, Young Romance, de Joe Simon et Jack Kirby, suscita tant d’imitations qu’après quelques années seulement le public s’en lassa et le genre entra dans une phase de déclin (Young Romance parut cependant de 1947 jusqu’en 1963, et Young Love dura jusqu’en 1977). « Le poncif graphique central des love comics est l’image d’une jeune femme le visage inondé de larmes. (…) Mais paradoxalement, cette littérature est assez éloignée du pathétique… (…) Les love comics constituent plutôt une littérature morale destinée aux jeunes filles, dont la finalité sont la prémunition (contre la tentation de céder à ses impulsions, de négliger les conseils parentaux, etc.) et la prescription (attendre le bon âge, le bon partenaire, le bon moment, etc.). » (Morgan & Hirtz, 2009 : 27-28)
À la même époque que les love comics américains, les lectrices françaises pouvaient se délecter des « romans dessinés » publiés dans la presse du cœur. Des bandes dessinées sentimentales, également présentées comme des « films à domicile », et exécutées au lavis, dans un style photoréaliste, par des dessinateurs le plus souvent italiens, mais quelquefois français. Le roman-photo détrônera le genre au cours des années soixante. « Le récit sentimental n’est pas ici exclusivement celui d’une femme, qui serait “l’objet de la quête” ou “l’héroïne”, mais celui d’un couple, à la recherche du bonheur ; bonheur que les vignettes finales consacrent, par des scènes d’embarquement (pour Cythère) ou d’assomption − et, bien plus rarement, de baisers. Le plus souvent, un roman dessiné fait assister son lecteur à la constitution d’un couple, depuis la rencontre (…), jusqu’à la stabilisation du couple (le plus souvent sanctionnée par un mariage), à travers une série d’obstacles… » (Giet, 2001)
Il n’est pas anodin que Kirby, promoteur des romance comics, devint quelques années plus tard le grand rénovateur du comic book de super-héros. Avec son scénariste Stan Lee, il ne manqua pas de relever les aventures de ses « masques » d’une touche romantique. C’est particulièrement vrai dans Les Quatre Fantastiques, dont l’élément féminin, Susan « Sue » Storm, hésita entre ses deux soupirants, le Sub-Mariner et Reed Richards, avant de finir par épouser ce dernier. Pour corser l’affaire, Ben Grimm, « la Chose », avait lui-même été très épris d’elle. Il connaîtra lui aussi l’amour en rencontrant Alicia Masters, une jeune femme aveugle qui doit à son handicap de ne pas être rebutée par l’aspect monstrueux de Ben et de ne prêter attention qu’à sa bonté.
La romance occupe aussi une place non négligeable dans les aventures de Peter Parker / Spider-Man, dont les relations avec ses petites amies Gwen Stacy (étudiante dans la même classe que lui) puis Mary Jane Watson sont entravées par la nécessité de préserver sa double identité. Il finit pourtant par épouser la seconde en 1987. Mais l’exemple, en la matière, était évidemment venu de Superman. Dès le premier regard, Clark Kent est tombé amoureux de l’intrépide journaliste Lois Lane, sa collègue au Daily Planet, mais il ne peut se dévoiler. De son côté, elle n’a d’yeux que pour Superman. Toutefois, en 1978, Lois Lane développe des sentiments pour Clark, parce que sa mémoire a été effacée. Oubliant qu’il est un super-héros, il s’autorise à affirmer sa vraie personnalité. Et le rapprochement de Clark et Lois se conclut… par un mariage. Au cours de leur lune de miel, Lois comprend que son mari est Superman et elle lui restaure sa mémoire. (Une autre version de leur union sera proposée en 1996 dans l’épisode Superman : l’album du mariage.)
Le mariage était une péripétie assez fréquente dans les newspaper strips. Happy Hooligan est passé devant le maire en 1916 ; Walt Wallet, protagoniste de Gasoline Alley, a épousé Phyllis Blossom le 24 juin 1926 et son fils adoptif, Skeezix, a lui-même uni son sort à celui de Nina Clock le 28 juin 1944 ; Dagwood a épousé Blondie le 17 février 1933 ; en 1946, au terme d’une cour insistante, Prince Valiant s’est uni à Aleta, la reine des « Îles brumeuses », qui dès l’année suivante lui donnera un fils ; Dick Tracy a convolé avec Tess Truehaert (!) en 1949 ; Daisy Mae est devenue la femme de Li’l Abner le 29 mars 1952 ; Steve Canyon se marie à son tour le 24 avril 1970 avec la dénommée Summer, une veuve, à l’issue d’une romance de seize ans, et la liste peut naturellement être allongée.
Le strip de Chic Young Blondie célébra pendant des décennies les vertus de la vie conjugale (rappelons que Dagwood avait renoncé à l’héritage de ses parents fortunés pour épouser, contre leur gré, une simple secrétaire). Même une série épique comme Prince Valiant ménageait des séquences dédiées à la célébration des joies du foyer.
Et puis il y eut les soap operas, des comic strips plus ou moins mélodramatiques dédiés aux aventures sentimentales de jeunes et accortes héroïnes supposées incarner une certaine forme de « modernité ordinaire ». The Heart of Juliet Jones (1953 ; en France : Juliette de mon cœur), de Stan Drake et Eliot Caplin (1953), en demeure l’archétype. L’héroïne, Juliette, avait une trentaine d’années et était brune. Sa principale rivale française, Françoise (dans le strip 13 rue de l’espoir, 1959, de Paul Gillon sur scénario des frères Gall), aura dix ans de moins et sera blonde. Ses aventures amoureuses, nombreuses, se terminent systématiquement par une rupture, et plus d’un de ses fiancés ou soupirants dissimule une vie secrète.
Autres temps, autres mœurs : dans la bande dessinée moderne, les amours sont généralement plus explicites, plus charnelles. La féminisation de la création y est aussi pour quelque chose car – sauf exceptions (Baudoin, Boilet, Neaud…), les dessinatrices sont souvent plus crues que leurs collègues masculins dans l’évocation du corps et de l’intimité. Aurélia Aurita n’en a pas moins fait sensation avec les deux volumes de Fraise et chocolat (2006-2007), véritable hymne au plaisir charnel, dans lequel elle se décrit comme une « exploratrice du sexe ». L’ouvrage ne peut toutefois être réduit à cela : c’est aussi la chronique d’un amour exclusif et passionné, l’histoire d’un couple qui a décidé de ne rien cacher.
Toutes les couleurs de l’amour ont aujourd’hui droit de cité dans les littératures dessinées. Elles ont notamment abordé avec brio des thèmes tels que l’éducation à la sensualité (Colin maillard, de Cabanes), l’ombre portée du sida sur la vie amoureuse (Les Pilules bleues, de Frederik Peeters et, de façon plus métaphorique, Black Hole, de Charles Burns), le coup de foudre et la rivalité amoureuse (Le Cahier bleu, d’André Juillard), la chronique d’une crise sentimentale (L, de Benoît Jacques), les amours improbables (entre une femme et une momie que trente siècles séparent, dans la savoureuse Fille du professeur, de Sfar et Guibert), tandis que des œuvres comme Venin de femmes, de Prado (rebaptisé Après l’amour à la faveur d’une réédition), Faire semblant c’est mentir, de Dominique Goblet, ou Building Stories, de Chris Ware, exprimaient la désillusion, le désenchantement amoureux.
Non, décidément, Yslaire n’avait pas raison. Mais laissons le mot de la fin à l’un des discoureurs de Masse dans Les Deux du balcon (1985) : « L’amour, euh… c’est pas ce truc qu’on fait avec des femmes ? »
Thierry Groensteen
Bibliographie
- Brient, Hervé (dir.), Homosexualité et manga : le yaoi, Versailles : éditions H, 2008.
- Giet, Sylvette, « “Un film en planches dessinées” : le roman dessiné », Neuvième Art, No.6, janvier 2001, pp. 44-51 ; repris en ligne sur NeuvièmeArt2.0. URL : « un film en planches dessinées » : le roman dessiné | Cité internationale de la bande dessinée et de l'image (citebd.org)
- Groensteen, Thierry, « Relecture : 13 rue de l’espoir », Les Cahiers de la bande dessinée, No.58, juin-juil. 1984, pp. 74-77.
- Morgan, Harry, & Hirtz, Manuel, Les Apocalypses de Jack Kirby, Lyon : Les Moutons électriques, 2009.
Corrélats
érotisme et pornographie ‒ femmes (1) : représentation de la femme ‒ genre ‒ homosexualité – super-héros