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L’onomatopée : du signe linguistique au signe verbo-iconique. Analyse d’un corpus de bandes dessinées françaises

Mémoire par Davide - Pighin
Sous la direction de Vecchiato, Sara
2012-2013- Università degli Studi di Udine- Langues et litteratures étrangères
Udine- Italie

L’analyse porte sur la nature de l’onomatopée : de sa définition linguistique à sa nature verbo-iconique à l’intérieur de la BD. Une analyse des onomatopées dans Quai d’Orsay a mit en relief l’inventive verbale des auteurs et les fonctions que l’onomatopée entretient avec le contexte discursif et verbo-iconique qui l’entoure.

mots-clés : onomatopée ; sémiologie ; relation texte/image ; Blain, Christophe ; Lanzac, Abel

Nous avons choisi d'explorer un domaine de la langue qui pose de nombreux problèmes de définition. Du niveau grammatical au niveau sémantique, l'onomatopée a été largement étudiée, sans pourtant aboutir à une définition unique: l'hétérogénéité des définitions dans le dictionnaires et grammaires l'illustre. Dans cette étude, notre objectif est d'examiner comment l'onomatopée fonctionne à l'intérieur de la bande dessinée. Dans une première partie nous abordons une définition linguistique de l'onomatopée qui analyse le débat sur le statut de cette catégorie de mots, des spéculations philosophiques à son traitement lexicographique et scientifique actuel. En particulier, à travers les ouvrages et les études linguistiques sur le sujet, nous interrogeons cette catégorie sur trois niveaux: phonématique, morpho-syntaxique et sémantique. Nous étudions ensuite comment ce signe linguistique s'insère dans le contexte verbo-iconique de la bande dessinée en assumant des traits extra-verbaux. L'onomatopée, pour sa nature de signe, nous semble symboliser la BD, parce que dans ses composantes verbales et iconiques elle réalise ce «mariage» entre le texte et l'image particulier de ce médium. Nous ne cherchons pas à définir ce qui est original et originel dans la BD, mais on constate que le rapport entre le texte écrit et l'image dessinée est une des caractéristiques formelles qui la constitue. Certes, ce «mariage» se retrouve aussi dans d'autres médias comme le cinéma (surtout à ses origines, lorsque la bande sonore n'existe pas), l'illustration publicitaire, les calligrammes. Là aussi, tout comme dans la BD, le langage est utilisé en fonction expressive. Nous croyons que cet épanouissement de la langue vers une nature expressive engage surtout la catégorie des onomatopées parce qu'elles entretiennent déjà dans leur nature linguistique, au moins prétendument, des caractères iconiques. Après avoir dressé un tableau des fonctions que l'onomatopée, comme signe verbo-iconique, engage dans la BD, nous analysons un corpus: {Quai d'Orsay}. L'analyse porte sur un roman graphique, c'est-à-dire un ouvrage limité dans le nombre de pages et intégral. Le point de départ de notre analyse relève quantitativement les occurrences du phénomène, pour mener ensuite une étude sur les relations que l'onomatopée entretient avec les autres éléments verbaux et iconiques, le récit et le réseau général de l'œuvre. Des fiches avec des documents iconographiques issus des BD sont annexées à notre étude pour illustrer pratiquement nos déductions. Nous avons choisi des extraits d'albums français des années soixante-dix à nos jours pour avoir une prospective temporelle la plus large possible; nous avons aussi préféré des auteurs qui pratiquent des genres différents autant au niveau du récit que sur celui du style graphique.

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