Le personnage iconique dans les bandes dessinées de Miguelanxo Prado
Thèse
par
Guy - Abel
Sous la direction de Moner, Michel
thèse de doctorat1995- Université Grenoble 3- Études ibériques
Comment saisir un personnage de bd, cet être de fiction, à la fois racontable (il est au minimum, somme d’actions) et opaque (produit d’une matière qui se plie mal au discours) ? Ces deux dimensions, narration et figuration, sont malaisées à séparer. Elles donnent lieu néanmoins à deux approches complémentaires dans l’œuvre de Prado.
mots-clés : personnage ; psychologie ; Prado, Miguelanxo
Comment saisir un personnage de bd, cet être de fiction, à la fois racontable (il est au minimum, somme d'actions) et opaque (produit d'une matière qui se plie mal au discours)? Ces deux dimensions, narration et figuration, sont malaisées à séparer. Elles donnent lieu néanmoins à deux approches complémentaires dans l’œuvre de Prado. D'abord, par une reconstitution d'histoires ou sont replacés ces êtres dont est dressé l'inventaire, l'ensemble amenant à une vision de chaque œuvre. Ensuite, a une saisie du personnage dans sa dimension iconique et verbo-iconique. Ce personnage peut, a travers certains emblèmes, organiser du sens et canaliser du narratif. Sont étudiées les couvertures des albums, espaces éditoriaux qui affichent ces promesses de narration, puis certaines mises en récit, qui les réalisent ou les complètent. La platitude et l'absence d’intériorité des personnages d'une série pose la question de leur saisie a travers un style figuratif exubérant, qui leur vole la vedette, s’épanouit en figures iconiques récurrentes ou le personnage victime, dans des relations violentes à autrui, renverrait à une étude de proxémique. Les récits ne livrent presque rien de ces êtres fragmentaires (ni psycho-récit, ni récit initiatique) et la saisie de leur intériorité sollicite le lecteur-spectateur. S'ils acquièrent une certaine épaisseur, elle reste pur effet de lecture, supplément non nécessaire, construction par empathie du lecteur.