le metacomic : la réflexivité dans le comic book de superhéros contemporain
Thèse
par
Camille - Baurin
Sous la direction de Mellier, Denis
doctorat2011-2012- Université Poitiers- Littératures comparées
Poitiers- France
Dans l’univers du comic-book, il se dessine à partir des années quatre-vingt une tendance réflexive qui prend la figure du super-héros comme objet critique et qui donne naissance à ce qu’on appellera ici le « metacomic ». À partir d’un corpus représentatif, cette thèse est consacrée aux stratégies qui fondent cette réflexivité et aux discours qu’elle véhicule dans les œuvres.
mots-clés : super-héros ; comic book ; réflexivité ; Moore, Alan ; Miller, Frank ; Morrison, Grant ; Ellis, Warren ; Millar, Mark ; Vaughan, Brian
{Comic book } est un terme anglo-saxon, plus spécifiquement américain, employé pour désigner les fascicules de bande dessinée. Il a trouvé son autonomie en 1938 avec la création de Superman qui a amorcé l’hégémonie de la figure du super-héros dans la production. Au cours du vingtième siècle, éditeurs et auteurs ont eu recours à des stratégies de conquête et de fidélisation du lectorat dont le procédé de la réécriture est le plus significatif. Le super-héros fut alors soumis à l’interprétation de nombreux créateurs et devint le témoin à multiples facettes de l’Histoire des États-Unis. Il s’est dessiné à partir des années quatre-vingt une tendance réflexive qui prend cette figure comme objet critique et qui a donné naissance à ce qu’on appellera ici le «metacomic». À partir d’un corpus représentatif, cette thèse est consacrée aux stratégies qui fondent cette réflexivité et aux discours qu’elle véhicule dans les œuvres. Elle se divise en quatre chapitres. Le premier est un descriptif de l’industrie du comic book qui explique ses particularités et l’hégémonie en son sein du genre «superhéroïque». Le second est dédié aux processus formels qui permettent de justifier la constitution du corpus en définissant la réflexivité des œuvres. Le troisième est voué à une analyse du caractère idéologique de cette métafiction, afin de montrer en quoi la mise en crise du super-héros sert un discours sur l’Histoire et la politique américaines. Le dernier s’intéresse à la manière dont les œuvres consacrent le super-héros comme figure de l’imagination : adoptant une approche fictionnaliste, on y démontre comment transfictionnalité et univers fictionnels sont utilisés pour revisiter l’évolution du genre superhéroïque et assurer l’assise de son histoire esthétique.