Le langage de la mise en page en bande dessinée
Mémoire
par
Aurélien - Genois
Sous la direction de Smolderen, Thierry - Vigier, Luc
Master 1 2016-2017- EESI/Université de Poitiers- Lettres et langues
Angoulême- France
La composition des images sur la planche est une des caractéristiques de la conception de la bande dessinée. La mise en page n’a pas toujours été considérée comme un mécanisme producteur de sens. Ce mémoire, en analysant les compositions de Joe Sacco, Chris Ware et Keiichi Koike, à l’ambition de démontrer, tel un manifeste, que la mise en page est un langage au sein de la bande dessinée au même titre que le texte et l’image.
mots-clés : mise en page ; langage ; autofiction ; philosophie ; Keiichi, Koike ; Sacco, Joe ; Ware, Chris
La polyphonie et la polygraphie, qui correspondent respectivement à la pluralité des voix narratrices et à la pluralité des styles graphiques, ont été reconnues à la bande dessinée et la pluralité des compositions des images sur la planche demeure encore peu examinée, voire même en danger face aux technologies numériques. Pourtant, la mise en page, qui est un mécanisme producteur de sens tout autant que le texte et les images, apporte autant de richesse à la bande dessinée. Joe Sacco, Chris Ware et Keiichi Koike transmettent chacun par la mise en page de leurs bandes dessinées un rapport au réel différent. Productives, leurs compositions exposent la tension entre la tabularité de la planche et la linéarité du récit, ce qui permet à Sacco de rappeler sa subjectivité, à Ware de rappeler que c’est une fiction (celle de la remémoration) et à Koike de remettre en question la réalité du récit. La bande dessinée n’est donc pas un langage unifié mais demeure par sa plasticité une combinaison de langages hétérogènes et solidaires, et les façons de les combiner sont infinies. Certaines potentialités du médium sont encore peu explorées, comme celles de la mise en page, et la thèse de Nick Sousanis,{ Le déploiement}, révèle à quel point cette dernière recèle de facultés linguistiques.