Cœurs vaillants
Le journal Cœurs vaillant est publié dans toute la France en décembre 1929 après quelques tentatives régionales à partir de 1928. Cet hebdomadaire, créé et géré par les abbés Bard, Guesdon et Courtois, cherche à redynamiser la jeunesse catholique, principalement les garçons de 10 à 13 ans. C’est notamment à travers lui que se diffusera la pratique du scoutisme dans les années 1930.
Rencontrant un fort succès, le journal se déclinera en 1937 dans une version destinée aux filles : Âmes vaillantes.
Avec l’Armistice en 1940, l’hebdomadaire est interdit de parution en zone occupée. La rédaction se déplace alors en zone libre et publie huit numéros d’une fusion entre les deux journaux : Cœurs vaillants – Âmes vaillantes. Une fois le fonctionnement éditorial assuré, les deux journaux reprennent leur parution normale.
À ses débuts, Cœurs vaillants reprend des illustrations et récits en images d’autres journaux (L’Ami des jeunes ou Benjamin notamment), c’est pourquoi on retrouve par exemple Les Aventures de Patatras, une traduction de Gasoline Alley de Frank King, des dessins de Poulbot ou de Joseph Pinchon, auteur de Bécassine. Vers la fin de 1930, le journal prend son indépendance vis-à-vis de Benjamin. On peut alors voir les travaux d’Étienne Le Rallic, de Maurice Cuvillier et de Marijac en tant que collaborateurs fréquents de Cœurs Vaillants.
Mais l’auteur le plus connu qui fait son apparition dans l’hebdomadaire est bien évidemment Hergé. Les premiers dessins sont visibles le 5 août 1930, il s’agit du Triomphe de l’Aigle Rouge d’abord publié dans le Petit Vingtième. L’aventure (un récit traduit de l’anglais et illustré par le jeune dessinateur belge) se termine quelques semaines plus tard et le 19 octobre, Cœurs Vaillants annonce avoir envoyé « en Russie soviétique un de ses meilleurs reporters ». La semaine suivante, 26 octobre, paraît Tintin et Milou au pays des Soviets. L’illustré se permet de remplacer (de façon un peu grossière) le nom du Petit Vingtième par le sien afin de créer un attachement avec le lecteur.
Cependant, l’abbé Courtois considère Tintin comme un modèle ambigu. Bien que défendant des valeurs chrétiennes, le héros n’a aucune famille et semble ne jamais travailler. Il propose alors à Hergé d’imaginer de nouveaux personnages. Ce dernier crée Les Aventures de Jo, Zette et Jocko, publié le 19 janvier 1936, spécifiquement pour répondre à la demande du journal français.
La collection de Cœurs vaillants, numérisée par la Cité couvre la période de 1931 à 1951 en 941 numéros. Seuls les fascicules présents dans la collection de la Cité ont pu être numérisés. Par conséquent, nous vous prions de nous excuser pour les lacunes.
La numérisation de cette collection a bénéficié du soutien de la BnF dans le cadre des Pôles Associés.