Benjamin Rabier (1864-1939)
Benjamin Rabier est né le 30 décembre 1864 à La Roche-sur-Yon mais il a grandi à Paris.
Élève de l'école élémentaire, il obtient le prix de dessin de la ville de Paris en 1879 et en 1880. Dès quatorze ans, le jeune Benjamin doit se mettre au travail. Incorporé sous les drapeaux le 1er décembre 1885, au 33e régiment d’infanterie d’Arras, il est, sur concours, chargé de la décoration de la salle d'honneur de son régiment. Envoyé à Paris pour copier des aquarelles de bataille, il rencontre Sabatier et Caran d'Ache. Démobilisé en septembre 1889, il est recruté par la préfecture de la Seine, puis par les halles centrales et le Nouveau Cirque. Grace à l'appui de Caran d'Ache, il place quelques dessins dans des revues telles que La Chronique Amusante et le Gil Blas illustré. Jusqu'en 1895, il n'est pas très connu en France mais il a plus de succès en Angleterre (le Scraps, le Pictorial Comic Life, le Pick Me Up) ou même aux États Unis (le Puck). Il connait ses premiers succès français en 1895, quand le journal Le Rire lui prend régulièrement des dessins. Mais c'est surtout la création du Pêle Mêle en septembre 1895 qui va assurer son avenir.
En 1897, il participe à un album collectif puis sort, l'année suivante, son premier album Tintin Lutin. Il participe, avec Félix Juven à l'ouverture de la maison du rire et en juillet 1899, il collabore à la nouvelle formule du Journal amusant auquel il fournit une planche par semaine.
Au début du XXe siècle, Benjamin Rabier devient un dessinateur humoristique à succès. Il collabore à un grand nombre de revues humoristiques et de publications pour la jeunesse. En 1902, il se voit confier un numéro de l'Assiette au Beurre. Sa production d'albums s'accélère.
En 1904, il entreprend l'illustration des Fables de La Fontaine. Il expose ses œuvres en 1907 au Salon de l'école française, puis en 1910 au Salon du peuple dont le catalogue est réalisé par Guillaume Apollinaire. Il conçoit une collection de jouets et se lance dans l'édition d'un journal pour la jeunesse, Histoire comique et naturelle de animaux qui paraîtra de novembre 1907 à avril 1908. Il s'intéresse aussi beaucoup au théâtre. Sa collaboration avec Willy (mari de Colette) au Journal amusant lui ouvre des portes et sa première pièce Le Château des loufoques est représentée en 1910.
En 1910, Benjamin Rabier souffre de "troubles cérébraux dus au surmenage intellectuel" et est contraint de prendre une retraite anticipée de la fonction publique.
Ses pièces de théâtre se succèdent à un rythme soutenu. Il s'attaque à l'illustration du Roman de Renard dans une version modernisée par Jeanne Leroy-Allais et à celle de l'Histoire naturelle de Buffon. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1913. À partir de 1916, il se lance dans une nouvelle activité : le dessin animé. Il travaille tout d'abord en collaboration avec Émile Cohl jusqu'en 1917 puis seul jusqu'en 1922.
Il revient au théâtre en 1923 et partage désormais sa vie entre le théâtre, la littérature enfantine et la publicité. Il crée la boite de La Vache qui rit en 1924. Il dessine les seize albums de Gédéon de 1923 à 1939.
À partir de 1936, il renoue avec l’Angleterre et produit une série de petits albums pour des éditeurs anglais.
Benjamin Rabier meurt le 10 octobre 1939 au "Breuil" (Faverolles – Indre) et est enterré à Faverolles.
Il est aujourd’hui considéré comme un des plus grands dessinateurs animaliers européens, sa Vache qui rit, sa Baleine des Salins du Midi ou encore Gédéon font désormais parties de la culture iconographique française.
La ville de La Roche-sur-Yon où est né Benjamin Rabier possède dans son musée le plus important fonds public d'œuvres du célèbre dessinateur, dont une importante partie a été numérisée et est diffusée dans Gallica.
La Cité possède quelques œuvres de Benjamin Rabier, seule celles complémentaires des collections diffusées sur Gallica ont été numérisées en 2016, avec une aide de la BnF au titre des Pôles Associés.