Alain Saint-Ogan (1895-1974)
Alain Marie Joseph Paul Louis Fernand Lefebvre Saint-Ogan dit Alain Saint-Ogan est né à Colombes, le 7 août 1895, mort à Paris le 22 juin 1974. Il témoigne dès son plus jeune âge d’une vocation d’homme de presse en créant, à 12 ans, « La Revue des deux mondes » qui lui vaut d’être reconnu comme « le plus jeune rédacteur en chef du monde ». Après un passage aux Arts Décoratifs, et parallèlement à sa production de dessins humoristiques, il crée Zig et Puce en 1925 pour « Le Dimanche Illustré », le supplément pour la jeunesse du quotidien « Excelsior ». Le considérable succès de ces deux personnages permet au « ballon », dont l’auteur fait un usage exclusif, de s’imposer enfin à la BD française. Saint-Ogan crée encore beaucoup d’autres séries dont Prosper l’ours en 1933, et Monsieur Poche en 1934 qui sont édités en albums par Hachette. Rédacteur en chef de « Cadet-Revue » (1933-1939) puis de « Benjamin », Saint-Ogan se produit beaucoup, après guerre, dans les programmes radiophoniques pour enfants (La Vache qui rit au paradis des Animaux). En raison de son caractère innovant l’œuvre abondante de Saint-Ogan a profondément marqué l’évolution plastique et thématique de la bande dessinée : nombreux sont les dessinateurs, qui reconnaitront leur dette à l’égard de Saint-Ogan. Hergé le créateur de Tintin en fait son pygmalion et Greg, l’auteur d’Achille Talon le tiendra toujours comme un maître indépassable. Il a signé un ouvrage autobiographique (Je me souviens de Zig et Puce et de quelques autres) et a été le président d’honneur du premier festival de la bande dessinée d’Angoulême, en 1974, l’année de sa mort.
Un ensemble constitué de 82 cahiers manuscrits a été tenu continûment entre 1905 et 1972 par Alain Saint-Ogan (1895-1974). Moderne et scientiste, Saint-Ogan est encore celui qui a acclimaté la science-fiction à la bande dessinée dans des romans graphiques comme Le rayon mystérieux (publié dans « Cadet-revue »en 1937 et réédité en 2000 par le CNBDI).
Ses nombreuses contributions à la presse illustrée pour la jeunesse ainsi que sa copieuse correspondance avec les principaux éditeurs et auteurs qui ont jalonné sa longue carrière, scrupuleusement consignées dans ses cahiers, apportent un éclairage inestimable sur le travail de ce pionnier de la bande dessinée moderne et constituent un témoignage sans équivalent sur la vie de la presse et de l’édition de bande dessinée durant la première moitié du XXe siècle, en France. Cet ensemble de manuscrits est par définition unique et n’a jamais pu être présenté au public dans sa totalité.